Il s'agit de recherches à effectuer, aussi bien sur le web que dans des ouvrages majeurs sur ce point (bibliographie à constituer). Il convient de distinguer très soigneusememnt les situations. Il serait possible que les divers étudiants participants de ce travail collectif se "spécialisent" pour l'une ou l'autre langue régionale : le provençal, l'occitan, le gallo, le breton, l'alsacien, le platt, les créoles dans les DOM, le basque...
On essayera de répondre aux questions suivantes :
Dans les diverses sociétés les relations très diverses ont des conséquences sur les modes de communication : tel groupe ne communique pas avec tel autre ; les relations sociales sont marquées par exclusions ou rapprochements (cf. castes, endogamie, hiérarchies, parentés... toutes ces notions sont à étudier). La recherche amènera à approcher diverses sociétés et divers groupes à l'intérieur d'une société donnée. Qu'est-ce qui sépare, qu'est-ce qui rapproche ? Les fonctions des rites ? L'interculturel ? Les langues et leurs rôles, leurs types quand il y a contacts de langues et contacts de cultures ? Identité culturelle, solidarité, communauté linguistique...
Parmi les ouvrages accessibles en ligne à exploiter :
On pourra poursuivre les recherches sur le web pour trouver des articles ou des travaux en relation avec ce thème :
Il serait intéressant, par exemple, de résumer l'article de Marie-J. Berchoud : "Communication de spécialité, culture(s), mondialisation".
On cherchera à rendre compte de recherches en cours dans le laboratoire "Communication, culture et société".
Etudes d'ouvrages disponibles à la bibliothèque de créole :
Les extraits présentés ici peuvent alimenter la réflexion dans le cadre de la préparation de l'examen ou même, si l'étudiant réunit une sérieuse documentation et rédige un bon commentaire, servir de "travail en temps libre". Les étudiants pourront s'entraîner à partir de ces extraits en dégageant chaque fois les idées principales et en les discutant au moyen d'exemples.
En vous aidant de ces extraits de Sociolinguistique du français en Afrique francophone de Pierre Dumont et Bruno Maurer, EDICEF/AUPELF, 1995, pp. 101-104, vous essayerez de classer et d’analyser différents types d’enquêtes sociolinguistiques. Vous dégagerez les exigences, les avantages et les inconvénients des différents types d’enquête en fonction des visées de l’enquêteur, en montrant ce que chaque type permet d’obtenir, mais également les contraintes qu’il implique.
"[En sociolinguistique] le premier type d’observation a ses lettres de noblesse en ethnologie, notamment pour les sociétés dites primitives : il s’agit pour le chercheur de se faire admettre dans la communauté à étudier afin d’en comprendre les rouages de l’intérieur et de lever les obstacles d’une trop grande distance culturelle. A ce moment-là, il est partie prenante du réseau d’interactions des membres du groupe. Ce type d’enquête [qu’on appelle « l’observation participante »] est bien entendu assez long car il requiert un temps d’adoption de l’individu par la communauté, adoption qui n’est pas toujours réussie. Cela suppose un engagement personnel qui n’est pas toujours simple [...] Pour y parvenir, il faut vivre avec les habitants avant de les considérer comme des locuteurs. [...]L’observation directe consiste à enregistrer les événements au moment où ils se produisent avec le maximum d’objectivité, dans le souci d’annuler au maximum les effets de la présence de l’observateur. Dans le domaine qui nous intéresse, on peut imaginer l’enregistrement d’échanges langagiers dans des situations de communication de la vie quotidienne, les sujets étant ou non avertis de la présence d’un témoin. [...].
Le troisième type d’observation, l’observation indirecte, qui est définie comme sollicitée par l’observateur, comprend l’entretien dit « semi-directif », au cours duquel le chercheur sollicite la parole chez son interlocuteur. A la différence de ce qui se passe dans l’observation dite directe, les données de la situation d’observation sont connues du sujet, même si celui-ci n’en connaît pas toujours le but exact. [... Dans ces conditions] le fait de se savoir observé doit être considéré comme un facteur parmi d’autres susceptible de déterminer les réponses données par le sujet.
"Au fur et à mesure qu’une société s’unifie et se complexifie, elle génère une double tendance linguistique. D’une part, la variation linguistique se manifeste, soit comme reflet des langues, dialectes et variantes des populations qui se trouvent réunies par le mouvement unificateur, soit comme marque de la complexification socio-économique croissante de sa population. D’autre part, apparaît la nécessité de réduire les conséquences de la variation par une pratique, à la fois consciente et inconsciente, de la régulation linguistique. La standardisation des comportements linguistiques est donc partie intégrante de l’organisation sociale, indépendamment de la description ou de l’interprétation que peuvent en faire les observateurs, anthropologues, sociologues ou linguistes.Dans toutes les langues, la régulation linguistique met de l’avant une norme dominante, autour de laquelle gravitent les variantes et les attitudes des locuteurs à la fois à l’égard de leur propre variante et à l’égard de la variante dominante. La manière de vivre cette relation est déjà un trait de culture. » (« Eléments d’une théorie de la régulation linguistique », par JC Corbeil, in E. Bédard et J. Maurais, éd., 1983, La norme linguistique, p. 301)>
Commentez cette formule de W. Labov (Sociolinguistique, p. 228) :
"...il serait faux de concevoir la communauté linguistique comme un ensemble de locuteurs employant les mêmes formes. On la décrit mieux comme étant un groupe qui partage les mêmes normes quant à la langue."
Plus loin il précise encore (p. 338, note 40) qu'on peut la décrire comme "un groupe de locuteurs qui ont en commun un ensemble d'attitudes sociales envers la langue.". Quelles remarques, quels exemples, quelles critiques suscitent selon vous ces formules ?
[On peut s'aider notamment des commentaires de L. J. Calvet dans Les voix de la ville, ouvrage paru chez Payot en 1994].
Analysez et commentez au moyen d'exemples qui vous sont familiers cet extrait de E. Sapir :
"Les êtres humains ne vivent pas uniquement dans le monde objectif ni dans le monde des activités sociales tel qu'on se le représente habituellement, mais ils sont en grande partie conditionnés par la langue particulière qui est devenue le moyen d'expression de leur société. Il est tout à fait erroné de croire qu'on s'adapte à la réalité pratiquement sans l'intermédiaire de la langue, et que celle-ci n'est qu'un moyen accessoire pour résoudre des problèmes spécifiques de communication ou de réflexion. La vérité est que le "monde réel" est dans une large mesure édifié inconsciemment sur les habitudes de langage du groupe [...] Pour une bonne part, la manière dont nous accueillons le témoignage de nos sens (vue, ouïe, etc.) est déterminée par les habitudes linguistiques de notre milieu, lequel nous prédispose à un certain type d'interprétation."
Commentez et discutez le texte suivant (extrait de l'article "sociolinguistique" dans La grammaire d'aujourd'hui de M. Arrivé, F. Gadet, M. Galmiche, p. 630-631) :
"L'observation de la langue en situation naturelle pose le problème du recueil des données, car d'une part le paradoxe de l'observateur est de ne pouvoir observer ce qui se passe quand il n'est pas là, et d'autre part l'inégalité entre observateur et observé altère la langue ordinaire dès que l'observateur est présent. La description de la langue ordinaire pose aussi à la pratique grammaticale des questions cruciales. D'une part, sur le plan de la transcription, problème à peu près réglé par la phonétique mais qui laisse presque intouché le niveau prosodique, mais aussi d'autre part les problèmes de catégories d'analyse grammaticale, quand sont ébranlées des notions aussi fondamentales que la phrase ou le sujet."
"La sociolinguistique met en regard des diversités linguistiques et des diversités sociales non linguistiques,
c'est-à-dire économiques, culturelles. S'il y a un concept qui a balisé son champ, tant en Europe qu'aux USA,
depuis sa naissance, c'est bien celui de classe sociale. [...] Elle se pose la question suivante : comment et
pourquoi les classes sociales diffèrent-elles dans leur usage de la langue ? Le linguiste, au sens étroit du
terme, peut rejeter cette question en invoquant divers arguments : la notion de classe appartient à la sociologie
et à la science politique et dépasse donc le cadre de sa discipline ; elle fait appel à des explications non
linguistiques, et, plus subtilement, elle concerne la performance et non la compétence. Pourtant, cette question
est pertinente pour lui : le donné linguistique peut éclairer la structure de la société, permettre d'identifier
les divisions sociales, les points de conflit et de convergence ; il peut montrer que la division en classes est
à la base de la variété standard d'une langue, de la nature subjective du préjugé linguistique ; il peut aider à
révéler les sources de l'innovation sociale et les motivations des novateurs."
(Christian Baylon, 1991, Sociolinguistiuqe. Société, langue et discours, Nathan, Chapitre 9
Classe sociale : I. La problématique, 1.1., p. 78).
Quelles sont les idées principales du texte précédent ? On les ordonnera et discutera à l'aide d'exemples.