Textes anciens

Textes anciens

Nous présentons ici divers textes anciens en créole, peu ou pas accessibles, pensant que leur mise à disposition sur ce site devrait permettre de nouvelles recherches sur l'histoire des créoles. On pourra ici consulter :

"Lisette quitté laplaine"

La Passion selon St Jean...

La scène 4 de Jeannot et Thérèse de Clément, 1783

Proclamation de Sonthonax

Proclamations de Leclerc

Proclamation de Burnel

La Parabole de l'Enfant prodigue

Catéchisme en langue créole précédé d'un essai de grammaire sur l'idiome usité dans les colonies françaises de l'Abbé Goux (1842), Martinique

Le Loup et l'Agneau, la fable de La Fontaine, dans la version de Marbot (Martinique), mais aussi dans celle de Georges Sylvain (Haïti) et celle de Rodolphine Young (Seychelles).

Le loup et le chien, une autre fable de La Fontaine, dans la version de Marbot.

Quelques proverbes antillais donnés par Schoelcher au XIXe siècle

Les textes anciens sont une source d'information importante pour l'histoire des créoles. Lorsqu'ils sont datés et localisés (ce qui est presque toujours le cas à partir du XIXe siècle), on peut grâce à leur étude, à l'étude de la langue, faire des hypothèses et les vérifier (souvent) quant à la langue, sa diffusion, son évolution. C'est ainsi qu'on peut mettre à jour, par exemple, des phénomènes de grammaticalisation, assister en quelque sorte en direct à la mise en place des systèmes grammaticaux, et analyser la diffusion des textes.
Bien sûr, l'utilisation de ces textes est complexe et suppose la mise en place d'une méthodologie appropriée pour un décryptage et une étude significative : on ne peut sans précaution interpréter des manuscrits, traduire linguistiquement (c'est-à-dire en termes phonétiques) des représentations graphiques variées, etc.

Pour visionner un diaporama concernant l'utilisation et l'interprétation des textes anciens dans la zone caraïbe : "Des textes anciens pour comprendre le développement des langues créoles : Utilisation et interprétation, avec application à l’aire caraïbe"

Les textes les plus anciens pour la zone caraïbe (milieu du XVIIIe siècle) (1) sont souvent écrits à la fois selon les graphies classiques utilisées pour noter le français à cette époque (mais on rappelle qu'il n'y a alors pas d'orthographe strictement fixée et que dans un même texte par exemple on trouve "moi" et "moy"), mais également, en raison des scrupules phonétiques qui animent les auteurs créoles qui perçoivent très clairement les différences avec le français (qu'ils écrivent par ailleurs) selon des graphies qu'il convient d'interpréter en termes phonétiques, en se laissant guidés souvent par ce que l'on sait des prononciations de cette époque (en France dans les régions ou hors de France) ou par ces éléments supplémentaires que peuvent constituer la rime, le rythme, voire les évolutions ultérieures du (des) créole(s) qui laissent supposer l'existence d'une certaine forme à une certaine époque (principes de la linguistique comparée) pour expliquer les formes résultantes.


Carte postale ancienne de la ville de Basse-Terre (Guadeloupe) :
L'église du Mont-Carmel

(1) Avant cette date, dans la Caraïbe, on ne dispose que de citations, parfois très courtes : les premiers textes d'une certaine longueur sont des années 1750, comme par exemple "Lisette quitté laplaine".