Aux Citoyens qui dévini libres dépis loi di seze Pluviose,
dideuzième année di la République.

Citoyens,

A vela déjà cinq ans que liberté rivée pour toute nègre ; la Répiblique qui détruire l'esclavage, voyez moi dans pays ci pour baye zautres courage, et pour répéter, que jamais liberté la, pas qu'a cassé, zautres ça Citoyens Français pour toujours. Ça oune grand l'honor pour vous. Ça la dans que vos droits et que vos devoirs fis cas ; si vou pas ingrats vou a gagné grand profit, et la Colonie va devenir riche.

Songés, citoyens, misere di catibe. L'Etat la t'est bien triste, malgré que zautres maitres t'est bons passé habitans di autre Colonie ; gardez a cet hore quelle différence ! Misourez, si vous pouvez, toute bonté de la France. Li beaucoup, autrefois chacun té qu'a puni nègre comme li voulé, yé té qu'a vende zautres comme boeuf et comme cheval, jordi là ça la loi oune so qu'a commandé. Divant la Loi monde de toute coulor égal. Jordi là vou qu'a engagé coté li faire vou plaisir. Si vou tini devoirs à remplir avec propriétaires. Propriétaire gagné aussi yé part devoirs à remplir, côté vous. Avant la liberté vou té qu'a tué vou corp pour bon coeur, malgré terrain té qu'a rapporté récolte, vous té pas tiré aucun profit di vou travail. Maintenant vous gagné payement, a misoure que revenus va auguementé payement là va auguementé aussi et ça monde qui a savé ménagé so zaffaires li va devenir proprietaire a son tour. Déja plusieurs negres faire bitation pour yé compte ça travail qui empeché monde d'être farouche et sauvage ça li qui a rendez zautres de francs citoyens c'est par travail que vou pouvez, récompense la Répiblique de so bon soin, vou a conservé oune colonie, que li content. Ça zautres bras qui pouvez établir oune grand commerce dans pays ci, bons negres ! Ça surtout la sous zautres mo qu'a fié si zenemis di la répiblique paraitre, alors vou a signalé. Vou a faire voir vou bonne volonté et vou attachement pour la répiblique. Ça fer yé va porté pour enchener zautres dans l'esclavage, faudra tremper li dans yé di sang. Alors mo va marché divant zautres pour chasser zennemis de la France : zautres courage a fécondé moi. Blancs pas haï negre. Au contraire, yé commencé content di vous conduite. Ça monde répiblicains haï, ça ça qui velé roi, qui voulé détruire la loi, qui velé écrasé la nation. Soldats qui ça nous freres et bons citoyens yé la ; yé qu'a gueter l'occasion di briga contre l'ennemis pour empéchir yé d'aborder, de prendre vos biens, et de réduire zautres dans l'esclavage ; ainsi donc, citoyens cultivators, vou liberté bien assuré, li bien certain, faut faire voir que zautres mérité li, en travaillant pour l'aggrandissement et pour la gloire de la colonie. Alors yé va dire en France, ça negre Cayenne oune so qui bien comporté. Zautres a faire michant langue cabouca, quand yé va voir que travail di monde libre rendre oune colonie pi belle passé ça qui qu'a gagné dans l'esclavage.

Fait en la Maison Nationale de l'Agent du Directoire Exécutif, à Cayenne, le vingt-quatre Nivôse, an septième de la République Française, une et indivisible.

Signé : BURNEL.
Par l'Agent du Directoire Exécutif.

Le Secrétaire général,
Signé : LEGRAND.