Les contes créoles

La pratique des contes, racontés principalement le soir à la veillée, diminue indéniablement dans la société moderne, et notamment dans les villes : des anthropologues ont pu à ce propos souligner le rôle négatif sur ce plan du travail des femmes, tandis que la difficulté d'organiser des veillées mortuaires en ville diminue aussi le rôle du conteur dans la société créole. Au cours des trente dernières années, de nombreux recueils de contes traditionnels ont été publiés et étudiés par les linguistes ou les anthropologues. Ces recueils, fort utiles pour l'information des jeunes générations qui ont de moins en moins de chance de recevoir directement cette tradition orale, aident à conserver (mais figent aussi) ces récits qui se sont transmis au cours des siècles aux Antilles, en Haïti, en Guyane, en Louisiane, et dans toutes les aires créolophones de l'Océan Indien (Réunion, Maurice, Seychelles...)

On pourra trouver une liste à peu près exhaustive des contes et études sur les contes publiés dans les mondes créoles en se reportant à la rubrique Recherche documentaire - Profils enregistrés, dans le site de l'Institut d'Etudes Créoles et Francophones d'Aix, et en recherchant le profil : "Les contes créoles : quels sont les études et textes disponibles?".

Au cours d'une séance, l'introduction du conte est très ritualisée, et régulièrement le conteur relance au moyen de formules fixes l'attention du public qui risquerait de se relâcher. La fin du conte donne lieu également à un certain nombre de rituels :

On trouve bien des illustrations littéraires de la séance de conte. Patrick Chamoiseau donne par exemple, dans Solibo Magnifique, avec les Dits de Solibo, un exemple de la façon dont le bon conteur anime et sollicite le public dès le commencement du conte.