Parmi les formes de littérature orale qu'il convient de citer, figurent des formes brèves, rythmées ou mélodisées, petites chansons populaires, parfois appelées plus spécifiquement "comptines" (qui servent à compter : formes utilisées par les enfants dans leurs jeux notamment pour les "séparations" (cf. savoir "qui s'y colle", "qui est le loup", etc.)) ou tout simplement "formulettes", terme qui rappelle leur brièveté en même temps que leur caractère répétitif et/ou cabalistique (les formulettes remontent à la nuit des temps, et on ne parvient pas toujours à expliquer la signification des mots ou phrases qui les composent, transformés sans doute au cours de leur histoire).
Aux Antilles, le créole tient une grande place dans ces formes brèves populaires, bien que le français soit aussi employé, en alternance parfois avec le créole : Ex. :
La bête la mangea
Ou pé ké manjé-moin
La bête la tua
Ou pé ké kué-moin
Mais il est parfois difficile de préciser à quelle langue on a affaire quand le texte est peu interprétable : Ex.
E li kayé bam' siro
E li kayé bam' siro
Adibidam, makak salé, banane jone
ou encore :
Bam kuni ko zabriko (dit encore : Ba-m kabrit é zabriko)
Sa ki di sa sé kako
On peut classer ces petites chansons en diverses catégories :
Jirar malad
Papa moin c'est matelot
Piche mimi
Manzè Mari
Jako volé
Dlo cho é ti kako
Les réalités des Antilles y sont souvent évoquées. Ainsi l'anoli et son compère le mabouya :
Zandoli mandé mayé
Ces formes, les classements proposées, les réalités dépeintes nécessitent des commentaires nombreux. Pour plus de détails sur les petites chansons, comptines et formulettes des Antilles, on pourra se reporter à Marie-Christine Hazaël-Massieux, 1987 (rééd. 1996) : Chansons des Antilles, comptines, formulettes, L'Harmattan