Auteurs créolophones et francophones
de N à Z

N.B. Pour certains auteurs, le renvoi est fait directement soit au site "Ile-en-île", très complet en matière de littérature de la Caraïbe, soit parfois à l'ouvrage de J.L. Joubert sur les Littératures de l'Océan Indien (en ligne également). On explicitera toujours la source.

Parépou, Alfred

Sous le pseudonyme d'Alfred Parépou (le "parépou" est un palmier guyanais, tandis que l'"atipa" est un poisson : d'après Marguerite Fauquenoy, les deux entrant dans la composition du fameux "bouillon d'awara"), se cache un personnage assez mystérieux, auteur du premier roman en créole publié en 1885 à Cayenne : Atipa.

Certains l'identifient avec un certain Méteyrand (nom écrit aussi Météran ou Mettérand), "petit-fils par sa grand-mère d'un grand chef indien Cépérou", selon la formule retenue successivement par les promoteurs de cette thèse : c'est ce point de vue que développe, par exemple, Auxence Contout dans l'Avant-propos à la réédition d'Atipa aux Editions Caribéennes en 1980. L.F. Prudent, dans sa "présentation critique", tout en évoquant l'autre principale hypothèse, à savoir celle selon laquelle Parépou serait Alfred de Saint-Quentin, semble adopter le point de vue de Contout, mais déclare surtout ne pas vouloir s'attarder "à cette querelle d'assignation en paternité du roman" (p. 21), en ajoutant "[...] j'abandonne volontiers la question de l'identité historique de l'écrivain aux ombres du mystère, préférant, pour ma part, m'attacher au message et à sa signification profonde" (p. 22).

Marguerite Fauquenoy, responsable d'une nouvelle réédition du roman, chez L'Harmattan (en 1987), et éditeur, en 1989, d'un recueil d'articles sur Atipa (Atipa revisité ou les itinéraires de Parépou, L'Harmattan), écarte d'ailleurs assez nettement la thèse de l'attribution d'Atipa à l'un des Saint-Quentin et elle revient à l'hypothèse Météran, pour laquelle elle propose quelques indices supplémentaires, sans pouvoir malgré tout toutefois donner les preuves décisives.

L'auteur d'Atipa, quoi qu'il en soit, appartient effectivement à la société cayennaise dont il connaît bien les débats et les discussions. Il faut encore souligner que Parépou écrit avec aisance le créole - ce qui n'est pas donné à tout le monde dans cette Guyane du XIXe siècle : c'est précisément pourquoi l'on tend encore parfois à attribuer l'oeuvre à Alfred de Saint-Quentin, qui non seulement portait le même prénom que Parépou, mais était l'auteur d'une Introduction à l'histoire de Cayenne, suivie d'un recueil de contes, fables et chansons, publiée en 1872, accompagnée d'une Notice grammaticale et philologique sur le créole de Cayenne, d'Auguste de Saint-Quentin, le neveu du premier : nombre d'expressions créoles, des précisions sur certaines pratiques rituelles ou sur des croyances se retrouvent dans les deux ouvrages, mais pouvaient se retrouver sous la plume de n'importe quel Cayennais bien informé de la vie guyanaise.

Parépou est un personnage intéressant qui fait preuve d'une indépendance d'esprit et de comportement assez étonnante pour l'époque. Il manifeste, par ailleurs, un attachement profond à cette société guyanaise qu'il dépeint, à cette langue créole qu'il manie avec aisance. La Guyane d'Atipa, est cette Guyane de la fin du XIXe siècle, à laquelle l'installation du bagne en 1851 et, à la même époque, la découverte d'importants gisements aurifères sur les bords de l'Approuague, vont conférer une certaine originalité parmi les colonies de la France. Le roman de Parépou constitue un document irremplaçable sur la vie quotidienne à Cayenne et les moeurs guyanaises dans les années 1880.

Pépin, Ernest
(Page du site "Ile-en-île)

Pineau, Gisèle
(Page du site "Ile-en-île)

Poullet, Hector

Né en 1938 à l'Anse-Bertrand, Guadeloupe, H. Poullet fut l'un des promoteurs d'une poésie créole dégagée des clichés folkloriques. Son recueil Pawôl en bouch publié en 1982 chez Désormeaux regroupe des poèmes créoles divers écrits au cours de ses années d'études en France p uis après son retour en Guadeloupe. A partir de 1975 il publie la revue Mouchach, sous-titrée, "Bulletin de la créolité" mais qui ne connaîtra que six numéros.

L'un des membres fondateurs de l'Association Guadeloupéenne d'Education Populaire avec Gérard Lauriette en 1970, il utilisera la méthode de celui-ci pour former, sans manuels scolaires, des élèves rejetés par le système scolaire officiel.

En 1979, il lance le journal Douvanjou, et à partir de 1980, il entreprendra des recherches lexicographiques avec Sylviane Telchid, qui aboutiront à deux éditions successives d'un Dictionnaire créole-français (1984, chez Hachette et 1990, avec la collaboration de Ralph Ludwig pour les notes grammaticales).

Professeur de mathématiques au Collège de Capesterre, il est avec Sylviane Telchid promoteur de la première expérience d'enseignement du créole. En 1990, il a publié encore un conte créole en version bilingue, Tibouchina.

Sam-Long, Jean-François
(Page du site "Ile-en-île")

Schwarz-Bart, Simone
(Page du site "Ile-en-île")

Stephenson, Elie

Né en 1944 à Cayenne, Stephenson est poète et dramaturge. Il est l'auteur de recueils de poèmes comme Une flèche pour un pays à l'encan, Catacombe de Soleil, et plusieurs pièces de théâtre comme O Mayouri, publiée en 1988 et La nouvelle légende de D'Chimbo ou Massak publiées récemment chez Ibis rouge Editions. Elie Stephenson est également présent sur le web.

Virahsawmy, Dev

Homme politique engagé, linguiste, poète et dramaturge, Dev Virahsawmy s’efforce d’oeuvrer pour une unité entre l’action politique et l’action culturelle. Ses premiers écrits remontent à l’indépendance de Maurice, c’est-à-dire à l’année 1968. Dès cette époque on le voit se prononcer en faveur du créole dans la presse locale. Ce sera le point de départ d’un itinéraire riche et complexe, semé de triomphes éphémères mais aussi de déchirements et d’illusions perdues.

Virahsawmy s’est illustré surtout en poésie et au théâtre ; ses pièces nombreuses, parfois inspirées de grandes pièces classiques, notamment de Shakespeare (son "Macbeth" a suscité l’enthousiasme en 1998), parfois bâties sur une idée originale, en font un auteur incontournable à Maurice. Sa passion du créole se manifeste dans des déclarations percutantes :

"Je refuse d’enfermer mon pays dans un ghetto unilingue. Mais je trouve tout aussi criminel le refus de certains de reconnaître la valeur culturelle, politique, littéraire et sociale du "kreol" mauricien que j’appelle le morisien, qui est ma langue maternelle."

Il est ainsi l’une des personnalités les plus marquantes de la littérature créole engagée. On citera parmi les nombreux poèmes ou pièces de théâtre qu’il a écrits : Li, La fimé dâ lizié (1976), Bef dâ disab, Trip séré lagorz amaré (1980), Mo rappel (1980), Lôbraz lavi (Soley feneâ) (1981), Dokter Nipat (1983), Toufann (adaptation du Roi Lear, 1991), Enn ta senn dan vid (adaptation de Beaucoup de bruit pour rien, 1995), Galileo Gonaz, 1996, etc. Il a également écrit un recueil de poèmes et comptines pour enfants : Zozo mayok (1980).

William, Germain

Né à la Guadeloupe, Germain William est mort le 16 octobre 1991. Membre éminent de l' ACRA (Académie Créole Antillaise) et du Consistoire des Jeux Floraux de la Guadeloupe, G. William, après avoir longtemps exercé comme Secrétaire Général de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Basse-Terre, avait consacré sa retraite à la culture des orchidées et des belles lettres en français et en créole. En créole, il a écrit les courts textes suivants :

Zobel, Joseph

Joseph Zobel est né en 1915 à Rivière-Salée en Martinique. Son parcours professionnel l'a mené de la Martinique à la France puis au Sénégal. Retraité, il vit actuellement dans le Sud de la France où il partage ses activités entre l'écriture, le dessin, la sculpture et l'art floral japonais. Son roman le plus célèbre, La Rue Cases Nègres, publié en 1950 a été porté à l'écran en 1982 par Euzhan Palcy. Joseph Zobel est surtout connu pour ses romans et ses nouvelles. Mais son œuvre poétique a fait l'objet d'une édition complète (en 2002) sous le titre Le Soleil m'a dit….